Relique

Publié le par enya

Bon comme ça fait un ch’tit moment que j’ai rien écrit sur mon blog, j’ai pris le temps de recopier un texte que j’ai écris à 16 ou 17ans (ça ne me rajeunit pas !!) En faite, il n’y a pas de fin vu que je n’ai jamais pris le temps de finir ma nouvelle, mais ça vous donnera tout de même une idée de ce à quoi je pensais à cette époque, et comme vous allez le voir je n’ai pas beaucoup changée


- la vache, elle est à peine coupée celle là !!! j’sens plus mon pif, merde sans dec, je le sens plus c’te putain de blaire.  
- Calme, gamine… c’est pas la peine de réveiller toute la ville pour autant, il est là, j’te jure. Alors décompresse un peu et profite en pour nous en rouler un petit. Ta langue ? tu la sens toujours, rassure moi ? 

    Ça faisait déjà près de 5h que Xavier et Karenn s’enfilaient ligne sur ligne, taffe sur taffe et tequila sur whisky et leurs esprits commençaient à s’embrumer quelque peu. Pour sûr, le Boss n’allait pas être content lorsqu’il reviendrait. Mais ses consignes avaient été pour le moins claires : « Bougés pas d’ici bande de trou de cul, si j’apprends qu’un seul de vous deux à mis, ne serais ce qu’une phalange d’un orteil derrière cette porte, je vous butte. Capiche ?? » alors ils avaient été de bons petits soldats et ils patientèrent ainsi depuis le matin, dans un appart sans lumière, sans goût, et pire… sans télé. Cette autarcie leurs auraient pu être profitable, tant pour philosopher sur le sens de leurs vies, pour envisagés une existence saine, sans violence, ou tout simplement pour essayer de comprendre ce qui avait foiré hier soir. Mais au fond autant profité du minibar plein et de leurs réserves personnelles, non ?

    Karenn se promenait toujours avec au moins 10 grammes de shit dans ses dreads, de l’afghan, toujours. Ses poumons, trop fragiles, ne supportaient que les produits élevés au grand air, à flancs de montagne, ou alors, peut être, tout simplement, c’était ce qu’elle arrivait à trouver de plus fort depuis la fin tragique de son fournisseur de Shunk. Xavier lui avait son talon magique. Certes il trimballait les mêmes grolles depuis 4ans et elles commençaient à faire craignos voir franchement emmäus, mais il s’était tellement fait chier à fabriquer sa petite cachette qu’il avait la flemme d’avoir à recommencer à présent. Un vrai travail d’orfèvre, à l’œil nu personne n’aurait remarqué la petite trappe juste sous la semelle. A l’époque c’était pour y planquer son « brown sugar », mais la saleté avait emporté tellement de gens près de lui qu’il avait trouvé la force de décrocher. Comment faire sans méthadone ?  Facile :

- Le matin : un petit dej’ équilibré,  jus de fruit, café, céréale,  laitage et un ou deux Quaaludes pour faire passer le tout.
- Le midi : un repas simple et équilibré avec pour digéré un petit joint (un mélange de white shark et d’angel dust)
- Le soir : un repas copieux et quelques tazz ou speed ou les deux.
- Avant se coucher : un sucre avec 3 goûtes de LSD

    Bien sûr il faut penser à agrémenter ce régime d’une ou deux bouteilles de scotch à s’enfiler durant la journée. En tout cas le résultat fut à la hauteur de toutes les espérances de Xavier, et à vrai dire au bout d’un petit mois il ne se souvenait même plus de la sensation d’un shoot d’héro. Par contre il se rendait maintenant compte qu’il avait un petit penchant pour la coke, mais bon, après tout, nous avons tous nos travers non ?   

- Xav ?
- Ouias ?
- Eh… tu sais quoi ?
- Bah non….
- J’taime bien tu sais, t’es cool comme gars.
- Ouias ouias sans doute, allez file moi la fin, on dirait que t’as trop tiré dessus.
- Putain mais je déconne pas, t’es génial, t’as quel age ? 40 ? 45ans ?
- A peu près ça ouais… si on arrondi
- T’es pas marié ?
- Hummm, j’ai été, mais bon, un jour j’en ai eu marre.
- Et ? t’as divorcé ?
- A ma manière, on va dire. En faite j’étais lanceur de couteau à l’époque et elle, c’était ma partenaire. Alors bon un soir, y a eu l’accident de travail bête. Ni vu ni connu, un simple mauvais lancer, devant trois rangés de gosses émerveillés, je lui ai ouvert la gueule en deux. Au moins ils ne seront pas venus pour rien. Puis bon, elle, avec la graisse qu’elle avait prise en deux ans, je voyais quasiment plus la cible, alors fallait bien que ça arrive.
- Mouais… ça arrive… les accidents.
- Et toi petite, mariée ?  
- Pfff non, je promène mon con de bite en bite, qui sait, un jour je trouverais peut être un qui me plaira plus que les autres, mais entre nous je m’éclate assez comme ça. Pas de quoi me prendre la tête. A propos en attendant l’autre ça te dit pas de tirez un coup ?
- Tu pourrais être ma fille !!!
- Et alors… ça a pas empêché mon père…

    Lorsque le Boss arriva, la lumière déclinait un peu par la fenêtre et Karenn s’acharnait à retrouver son soutien-gorge. Xavier, lui, s’enfilait une nouvelle ligne, la réserve diminuait dangereusement et il était à craindre qu’il serait à court avant la fin de journée mais après une bonne baise, rien de mieux. Pourquoi s’arrêté au 7eme ciel quand on peut grimper encore un peu plus haut ?

    Le Boss jeta un coup d’œil à la fille à moitié à poil, qui semblait si contente d’avoir trouvé son soutif rose flashy, qu’elle n’avait pas fait gaffe à son entré, il observa quelques secondes ses seins, les jugeant correct bien qu’un peu petit, puis re-concentra son attention sur le cerveau du duo. Enfin c’est ce qu’il avait supposé la première fois qu’ils les avaient convoqué, mais qui sait ! Si la petite n’avait pas été là hier, comment ça se serait terminé ? A bien y réfléchir, à le voir, la paille bien enfoncé dans la narine droite, qu’il y a-t-il d’étonnant à ce que tout ait merdé ?

- J’te sers une ligne ?
- Ouais pourquoi pas
- un peu de sex, un peu de coke, c’est ça le rêve
- Moi, parfois, je nique sous ecstasy
- Et c’est bon ?
- Orgamisque…

    Il était temps de montrer sa présence, sinon c’est deux là allait recommencer à se grimper dessus, et bien qu’il n’avait rien contre un bon porno en direct le Boss n’avait pas que ça à faire.

- Oh les deux caves, on se réveille.
- Ehh Boss
- Salut patron.
- Putain c’est quoi ce chantier, on dirait que ça fait des semaines que vous êtes enfermés ici, ça sent le fennec, c’est crade… vous avez passez la journée à vous shootez ou quoi ?
- Nan mec, on a fait une pause entre 15 et 16 h…
- Toi, la junkie, ta gueule !!! Tu prendras la parole quand on le dira. Bon je veux un rapport détaillé, qu’est ce qui à déconner hier ?
- Bah rien mec, t’as voulu qu’on s’occupe d’un mec, et voilà, t’aura plus à t’en préoccupé.
- UN mec, bon dieu…UN… et vous, vous déclenchez la 3eme guerre mondiale. Vous avez lu les journaux ???
- Nop, où tu veux qu’on les trouve ici ?
- «  Carnage à St Lazare », « 11 morts dont 5 enfants »…
- Eh bah c’est cool alors, comme ça les flics ne trouveront jamais qui on devait viser, ils penseront que c’est une fusillade gratuite et remonteront jamais jusqu’à toi. Pas formidable la vie ?
- Pas formidable ?? Mais crétin, c’était un rebus de l’humanité, il valait à peine plus que toi, tu crois qu’ils auraient cherchés à savoir qui voulait avoir sa peau ? Mais maintenant vous avez toute les polices de France au cul, et donc moi aussi… oh putain trouduc,  avec un peu de chance t’as buté un chiard de flicaille et alors là ils sont pas près de nous lâché les bask.
- Ouais bon, oki, on s’est gourés, ça arrive. On fait quoi maintenant ?
- « On » je sais pas… mais vous, vous ne bougez toujours pas d’ici jusqu’à je trouve le moyen de vous faire oublier. Vu ?
- Vu !
- Aussi clair que de l’eau de roche, mec.


[…]

Voilà ça se termine là, bon il reste un bout de paragraphe mais qui est inachevé et donc n’apporte strictement rien. Bien passons à l’étude maintenant :

Critique d’un travail personnel :

Autant vous le dire tout de suite, j’adore, et pourtant c’est terriblement mauvais, mais comme je suis narcissique, fière…etc., je ne peux qu’aimer. C’est plus le côté nostalgique qui me plait, les années lycée ; de mémoire j’avais commencé à l’écrire en cours d’histoire-géo, voui bah quand on s’embête c’est aussi bien que de foutre le bordel non ?

Mais en même temps soyons réaliste, c’est à chier. Sur le fond d’abord, ça manque totalement d’originalité, on dirait un mix de Reservoir dog, Transpotting et Tueurs nés, auxquels j’ai piqué respectivement le huis clos, la drogue et la violence. Bien sûr, certains auront notés quelques bourdes bien voyante, tout d’abord conseiller des Quaaludes avec le petit dejeuner, c’est aussi débile que prendre de la coke avant de se coucher, vu que ça a pour effet de t’endormir, maintenant je proposerais plutôt du PCP (en plus les Quaaludes ont quasiment disparu avec les années 80, je me demande pourquoi j’en ai parlé là !!) A noter que la provoc est aussi un bon moyen de cacher mon manque de talent, ça permet de s’arrêter sur de petits détails, tout en laissant passer le plus gros. Après tout lorsque j’écris « je promène mon con de bite en bite », c’est un peu osez pour une jeune fille fraîchement déflorée, tout ça parce qu’en général c’est le genre de phrase qui excite ou choque (même si depuis j’ai compris qu’il y a bien pire mais j’avais 16/17ans je vous rappelle), tout de moins ne laisse pas indifférent et nous détourne du vrai problème : l’originalité et le style.

Et oui parce que le fond seul ne suffit pas à me contrarier. La forme ne vaut guère mieux. La première remarque serait une utilisation abusive de l’imparfait, temps de conjugaison qui est, et restera, le plus simple dans le cas d’un récit, mais sans être George Perec et me forcer à mettre des handicaps dans mes écrits, je pense que c’est une trop grande simplification qui rend le texte ennuyeux. Désormais j’utilise l’imparfait avec parcimonie ne serait ce que pour éviter les répétitions de « avait », « était »…

De plus l’agencement des dialogues et des paragraphes ne me plaît guère. Les échangent verbaux devraient être entrecoupé d’un peu de récit pour situer les choses. Exemple, quand le Boss parle, à qui s’adresse t’il ? À Xavier ? À Karenn ? Aux deux ? Et bien sûr ça manque de détails : agencement de la pièce, description des protagonistes…   

Bon voilà en gros c’est pas terrible mais je regrette quand même de n’avoir pas écrit de fin, qui sait, elle aurait peut être été bonne, elle !!! Pour votre information, j’avais prévu de tuer Xavier et Karenn, Le Boss finissant par mettre le feu à l’appart pour se débarrasser de ces deux témoins gênants.

Publié dans enya

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